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Avec une merveilleuse première traversée des Moucherolles depuis Prélenfrey le 13 juillet dernier, j’avais enfin renoué avec mes "grandes randos" alpines d’il y a quelques années… Souvenir inoubliable !
Hélas, il aura fallu un bête pépin de santé ce 5 août (assurément le pire moment de l’année pour ce genre de plaisanterie) pour mettre fin brutalement à cet épisode de retour en fanfare.
C’est donc beaucoup plus modestement que j’ai repris ce 13 septembre mes escapades vers les hauteurs tant convoitées…
Je n’avais pas gardé un souvenir impérissable de ma première montée au Grand Felletin, en mai 2005 ; avec un copain du CAF qui connaissait le coin, on l’avait faite à partir de St Julien Moleshabate : de loooooongues heures dans de sombres forêts de résineux, avant d’arriver enfin au fameux belvédère … et puis rebelote dans l’autre sens !
Cette fois donc, j’avais concocté un parcours plus ramassé et en boucle, et avec Sylviane on n’a eu qu’à s’en féliciter. Vu le temps estival et la grosse chaleur annoncée, quoi de mieux qu’une petite rando pas trop loin, largement en sous-bois… mais pas que, car agrémentée régulièrement de lumineuses émergences à découvert , et toujours au-dessus de 1000m d’altitude.
Le départ en fin de matinée du beau village des Sétoux est aussitôt suivi d’une plongée dans un autre monde, un long vallon voluptueux aux lignes très douces, sans âme qui vive, lui-même suivi d’une plongée vertigineuse dans un autre temps avec le site magique des vestiges de l’abbaye de Clavas. Quelle superbe entrée en matière !
Commence ensuite l’immersion progressive dans la vaste forêt de résineux qui recouvre cette montagne. Mais aujourd’hui, le parcours en sous-bois est tout sauf monotone ou oppressant, partout les taches de soleil jouent avec les ombres des ramures, nous sommes quasiment seuls et c’est un vrai plaisir. Il est 13h quand nous débouchons au Col de la Charousse, à cheval entre la Haute-Loire (d’où nous venons) et l’Ardèche. Ici, soudain, il y a du monde un peu partout qui pique-nique sous les arbres. Pas étonnant, la D184 passe ici !
Nous fuyons rapidement. Nous nous restaurerons peu après au pied d’un gros amoncellement de grumes odorantes, sans plus voir personne. Puis c’est parti pour la montée progressive vers le sommet, toujours entre ombres et lumières. Nous atteindrons le fameux belvédère sans effort, et beaucoup plus vite que prévu au vu de la relative longueur du tracé IGN – petite surprise plutôt agréable !
Là, bien sûr, nous ne sommes plus seuls, mais il n’y a pas foule. Comme prévu, le panorama est unique et exceptionnel, même si aujourd’hui, comme on s’y attendait, les Alpes sont aux abonnés absents. Et on a mis un peu de temps pour trouver la table d’orientation… sur laquelle un individu faisait sa sieste ! Lorsque Sylviane a pris quelques minutes de repos au pied d’un arbre en retrait du belvédère, grosse frayeur lorsqu’un quad a soudain surgi à toute allure et l’a frôlée de très près – sans doute ne l’a-t-il même pas vue ! Je préfère ne pas commenter…
Nous sommes alors montés au vrai sommet tout proche, où il n’y avait pas un chat et qui offre, lui, une petite vue vers l’Ouest.
Sans nous attarder nous entamons la descente. Elle sera un poil plus longue que la montée, et tout aussi plaisante. Là non plus, pas de longs parcours dans les forêts de sapins, vu qu'on débouche à intervalles réguliers sur de vastes et paisibles oasis de verdure inondées de soleil et comme coupées du monde. Parfois une vielle bâtisse isolée aux volets clos rappelle un lointain passé où des fermiers, des troupeaux, devaient vivre là loin de l’agitation des villages ou des hameaux. Aujourd’hui le silence règne…
Mais dans l’une de ces oasis, voici qu’une chose étrange descend du ciel et va se poser tranquillement dans la vaste prairie en pente douce à notre gauche : un parapentiste ! Nous allons nous croiser peu après et échanger quelques mots. À vrai dire je n’ai pas pu identifier l’endroit d’où il m’a dit avoir décollé. Il a l’air très zen, à l’image du paysage qui nous entoure…
La clairière suivante, celle de Chapeyron, est, elle, dotée d’une ferme plus moderne et bel et bien habitée, il y règne même une belle activité. La dernière, sous Grange Haute, nous rapproche de la vallée de la Clavarine et du mystérieux site de Clavas, où notre chemin nous dépose à nouveau délicatement en fin d’après-midi. Cette fois, nous ne nous y attardons pas et filons vers les Sétoux. Là, la coursière nous replonge au fond du magique vallon verdoyant aux lignes si pures qui nous avait déjà enchantés à la montée.
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