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En fait, je devrais plutôt dire, au pluriel : mes sorties des 17 et 18 septembre !
En effet, suite à ma cuisante expérience du maquis pilatien – si je peux me permettre ce néologisme – lors de ma sortie du 8 septembre, je suis d’abord revenu une première fois sur les lieux avec Sylviane pour lui montrer le site de Paraqueue, mais aussi pour trouver une solution à mon épineux problème de la descente du sommet 698…
Donc cette après-midi du 17, nous montons sans difficulté de St-Martin-en-Coailleux à la Croix de Paraqueue, d’où nous redescendons pour aller explorer la petite boucle supplémentaire vers le sommet 698 juste en face. Sa montée se révèle bien plus simple en contournant la petite forêt (dès qu’on en sort, on grimpe à gauche dans les pâturages) que par la vague trace raide à gauche au milieu du bois, que j’avais prise la dernière fois. Ensuite, en redescendant un peu de ce sommet par la pente de la montée, je repère aussitôt dans son versant ouest, à droite de l’horrible maquis (bien visible d’ici), une pente en descente régulière et assez bien dégagée qui débouche en-dessous sur des prés bien verts, puis sur le GR7. Nous descendons alors par là sans aucune difficulté, avant de tomber sur le GR qu’on va suivre à droite jusqu’à St-Martin-en-Coailleux. Mission accomplie… quasi un jeu d’enfant !
Et dès le lendemain matin, me voici reparti seul en chasse pour tenter, enfin, la boucle complète. Il fait beau et doux, avec une petite brise caressante, le ciel est d’un bleu intense avec de gros nuages dodus, un vrai plaisir des yeux. Cette fois, plus d’extra vers Paraqueue ni de petit sommet 698 : le GR, rien que le GR, tout droit jusqu’à la Croix du Planil. En moins de 2 h, sans me presser, en profitant des merveilleux points de vue dominants sur les larges vallées du Gier et du Ban ouvertes à ma droite… c’est un premier régal.
Mais ce n’est rien encore en comparaison de ce qui m’attend après la Croix du Planil. Cette plongée progressive, en longs et doux lacets, vers le fond de la haute vallée du Gier, que je redécouvre ici sous un nouvel angle, est un enchantement permanent. Je m’amuse à identifier ici et là, de loin puis de plus en plus près, les endroits que je connais déjà. Tiens, la Valla-en-Gier et un bout du barrage de la Rive… tiens, Luzernod avec sa vierge et son observatoire… tiens vlà la digue percée du Pinet avec la fresque de nos deux artistes de rue… Jouissive découverte en plongée d’un nouveau visage du Pilat, massif que je croyais pourtant connaitre dans presque tous ses recoins.
Au bas de cette plongée, je me retrouve logiquement au bord du Gier, plus exactement à la passerelle où ce ruisseau pénètre dans la forêt touffue et sauvage qui colonise à présent ce qui fut il n’y a pas si longtemps le lac de barrage du Piney. Le sentier en toboggan de sa rive droite est toujours là, il est à l’unisson de la forêt qu’il borde, sauvage et fantasque.
Tout au bout, à la digue percée, je me (re)pose enfin : fin de l’épisode, et c’est dans cet étrange décor figé, silencieux et quelque peu surréaliste que je vais casser la croute, vu l’heure, sans voir passer âme qui vive…
Cela dit, deux incidents vont venir quelque peu ternir le dernier épisode de cette si belle rando. Et d’abord une bête erreur de parcours. En effet, tout à ma fascination de pouvoir longer à nouveau, même si ce n’est que partiellement, le vrai (pour le coup) barrage de Soulages par le magnifique et capricieux sentier de sa rive droite, je loupe l’embranchement où je dois le quitter et me retrouve bien trop loin, sur les rochers au-dessus de l’eau pourvus d’une main courante ! Donc demi-tour, retour en arrière sur les montagnes russes du sentier, et… vingt minutes plus tard, dieu seul sait par quel miracle de très mauvais goût, je me retrouve une seconde fois au même endroit sur les mêmes rochers !!!
Cette fois je fais vraiment gaffe et prends bien soin, à la fourche fatale, de quitter le balisage blanc-jaune pour celui, blanc-marron, du Parc. Bientôt l’indication « Pouay » va me rassurer définitivement sur mon état psychique…
Mais, sur cette ultime et moins intéressante partie de la rando, qui suit de petites routes reliant quelques mini-hameaux ou fermes, c’est cette fois-ci mon état physique qui va me poser problème. C’est entre Pouay et le Devet que, sans crier gare, ma hanche gauche me fait soudain tellement mal que je suis obligé de m’arrêter. Cela ne m'était encore jamais arrivé !… Bon, c’est un choc, mais que faire pour me sortir de là ? Je pense aussitôt à faire du stop. Mais aucune voiture ne semble jamais passer par là - et de fait, je n’en verrai pas une seule de l'après-midi ! Donc je fais avec ce que j’ai : pas après pas, presque cm par cm, en m’appuyant très fort à gauche sur mon unique bâton, je progresse à la vitesse d’une limace, en me ré-arrêtant chaque fois que la douleur est trop vive. Combien de temps ai-je mis ainsi pour faire sur cette petite route heureusement presque horizontale (et un bout de chemin idem) les quelque 3km qui me séparaient encore du parking de Saint-Martin ? 2 heures ? Plus ? Je n’en sais rien, trop exclusivement centré que j’étais alors sur mon subit handicap physique... Ce handicap, je l’imaginerai un peu plus tard consécutif à un mouvement mal contrôlé lors de mon second passage vers les rochers, excédé et furieux que j’étais alors contre moi-même pour avoir commis par deux fois une erreur aussi débile !
Comme quoi on ferait sans doute mieux de s’abstenir de partir en rando quand on n’est pas au mieux de sa forme physique ou psychique. Les montagnes sont très patientes, elles ont tout leur temps, elles...
;-)
Hé oui mais au Mont-Blanc tu étais plus jeune non ? ;)
Bon, et bien bravo pour ta ténacité !!!
Bonne question.
Bien sûr que le téléphone passe dans le PIlat, sauf au fin fond des vallées et à des endroits vraiment paumés.
Bien sûr aussi que je m'étais posé la question : appeler le 112 (ça sûrement pas vu que ma situation n'était pas vraiment désespérée et que je n'étais pas loin de tout) ou bien un taxi (possible vu que j'étais sur une petite route) ou encore Sylviane ou des amis. Mais (question de tempérament ? ou de génération ?) je n'aurais eu recours à l'une de ces solutions que si j'avais été définitivement incapable de bouger. Mais là, c'aurait été en quelque sorte, à mes yeux, comme m'avouer vaincu. Donc j'ai "serré les dents et j'ai continué", comme me l'avait demandé le guide au Mont Blanc lorsqu'à 4500m (à Vallot donc) je lui avais dit que j'étais épuisé et que ne pouvais pas aller plus loin. Une heure après on arrivait au sommet - et là deux heures (?) après, j'arrivais à Saint-Martin Coailleux.
Voilà voilà.
Et le téléphone ? ça ne passe pas dans le Pilat ?!!!
" pas après pas, presque cm par cm, en m’appuyant très fort à gauche sur mon unique bâton, je progresse à la vitesse d’une limace, en me ré-arrêtant chaque fois que la douleur est trop vive. Combien de temps ai-je mis ainsi pour faire sur cette petite route heureusement presque horizontale (et un bout de chemin idem) les quelque 3km qui me séparaient encore du parking de Saint-Martin ? 2 heures ? Plus ? Je n’en sais rien"
Merci Véro ! C'est toujous un plaisir de te retrouver sur bivouak, même si c'est toujours frustrant de ne plus pouvoir lire de nouveaux récits de sorties de ta plume si alerte et réjouissante.
Un prochain jour peut-être ?
Bonnes randos à toi aussi, en attendant...
Geoffroy
Bonjour!
Cool si tout va finalement bien!
Bonne continuation en rando!
Merci Michel pour ton message compatissant !
Je viens justement de consulter un osthéopathe : après m'avoir plié et étiré en tous sens, il s'est montré plutôt rassurant. Il m'a assuré que le meilleur remède, c'était encore la randonnée (cool pour la reprise, et après 2-3 jours de repos, quand même).
Si en plus je pouvais aller me l'administrer de temps en temps dans les Alpes, du côté de Grenoble par exemple, ça serait le top.
Au plaisir !
Bonjour
j'espere que ta hanche va mieux depuis cette belle sortie dans le Pilat
Au plaisir de se croiser sur les sentiers
Date | Titre | Auteur | ||
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08-09-2021 | Piégé dans le maquis ! | Geoffroy Rémi | ||
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