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Rédaction de cette sortie : juin 2022
Curieusement, mes 3 premiers "4000" - le Castor, la Pointe Gnifetti et le Breithorn - étaient tous situés en Italie ou en Suisse. La "faute" à Robert, l’encadrant de ces sorties, qui s’était fait une spécialité (parmi d’autres) de ces 4000 lointains mais plutôt "faciles" (un peu comme notre Dôme des Ecrins à nous). Le Grand Paradis faisait également partie de sa liste, mais ce jour-là (un mois avant cette sortie à Gnifetti) un festival d’orages au-dessus du refuge Victor-Emmanuel II nous avait obligés à rebrousser chemin à mon grand désespoir… mais cela aussi fait partie des aléas incontournables des courses alpines !
19 ans après, mes souvenirs de cette superbe sortie à la Pointe Gnifetti se limitent à une série de "flashes" que je vais tenter d’évoquer brièvement.
De mémoire, nous avions bénéficié d’une météo exceptionnelle. De la montée la veille au refuge Mantova, je ne me souviens clairement que du "mur" rocheux, ultime obstacle, à vrai dire assez inoffensif, qu’il nous a fallu surmonter peu avant d’accéder au dit refuge. Puis de la délicieuse fin d’après-midi que nous avons passée, les doigts de pied en éventails, affalés au soleil sur la terrasse en bois devant notre refuge, dont l’aimable gardien avait réservé un dortoir entier pour notre seul groupe – le rêve !
Le lendemain matin, réveil peu avant 4h, départ à 5h30. Plutôt bien reposés des efforts de la veille, nous avons affronté tranquillement les névés, puis les glaciers, dans un décor de rêve. Nous avons notamment frôlé à notre droite plusieurs "4000" (de mémoire, la Pyramide Vincent, la Ludwigshöhe ou encore la Pointe Parrot). Ces sommets, à peine 150 ou 200m plus haut, me paraissaient si proches et si faciles d’accès que j’ai bien regretté (et je n’étais sans doute pas le seul) de ne pas disposer du temps nécessaire pour y grimper au passage, vite fait bien fait…
Mon seul souvenir un peu désagréable est un bref coup de pompe que j’ai dû ressentir un peu au-dessus de 4000m, obligeant notre cordée de 3 à faire une pause : heureusement il a suffi d’un petit comprimé de Sporténine judicieusement offert par mon premier de cordée pour me remettre d’aplomb (effet psy ?), et nous voilà repartis pour recoller sans mal à la cordée devant nous.
Après la remontée d’une dernière rampe, courte mais raide, nous sommes arrivés à 9h30 au sommet avec son gros (et pas très esthétique) refuge Marguerita. Ce fut évidemment un grand moment. Inutile de préciser que nous n’étions pas les seuls là-haut : en-dessous de nous, un long ruban de candidats à ce même sommet suffisait à témoigner de son succès. Et la vue fabuleuse qu’il offrait sur toutes les Alpes valaisannes reste un autre souvenir impérissable. Ainsi, à l’ouest, l’impressionnante pyramide rocheuse du Cervin bien sûr, mais aussi plein d’autres sommets comme le Lyskamm, le Castor et le Pollux, le Breithorn etc., et au nord, quasi à portée de main et accessible semblait-t-il en deux coups de cuillère à pot, la Pointe Zumstein, juste devant la Pointe Dufour, le point culminant du massif du Mont Rose.
Mais nous n’avons pas eu le temps de rêvasser longtemps, car à peine avions-nous savouré notre exploit du jour autour d’une petite bière qu’il a fallu redescendre. En effet, pas question de passer la nuit dans la plus haute bâtisse d’Europe (on s’est consolé en se persuadant, à juste titre sûrement, qu’à cette altitude record on n’aurait pas fermé l’œil de la nuit) ! Ce n’était en effet pas prévu au programme Ce qui l’était en revanche, c’était de redescendre vite fait par notre voie de montée, et cette fois non pas jusqu’au refuge Mantova, mais bel et bien jusqu’au Passo dei Salati. Là nous avons repris la télécabine jusqu’à Staffal, où nous avons dû arriver suffisamment tôt pour refaire encore le trajet en voitures jusqu’à Saint-Etienne dans la foulée !
De cette descente, menée à un train d’enfer sûrement, je n’ai gardé aucun souvenir. Pas plus que du retour par la route jusqu’à Saint-Etienne. L’immense plaisir que nous avons pris ces deux jours dans la montée à ce sommet a dû effacer toute trace d’événements considérés comme anecdotiques ou secondaires. Heureusement, il reste les photos pour témoigner de manière fragmentaire mais précise, et parfois malhabile, de ce que nous avons pu voir ici ou là et qui nous a marqués. Même si parfois, avec le recul, nous ne savons plus bien ce que certaines d’entre elles pouvaient bien avoir à nous dire, alors que d'autres sont de précieux remparts contre l'oubli...
Voilà une sortie qui vient d'avoir sa majorité !!!
Merci pour ce partage, et ces souvenirs !!!
Comme si c'était hier :-)
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