Sortie : 1231 marches

Durant le trajet, le ciel plombé ne fait pas envie avec des nuages bas partout et bien en dessous du plateau, sauf une petite ouverture dans le plafond comme une fenêtre miraculeuse. Elle permet d'ailleurs l'envol de parapentistes matinaux alors que nous commençons la marche. Tout s'est refermé une heure plus tard quand nous arrivons sur le plateau... C'est foutu me dis-je, on ramassera les nombreux responchous que nous avons croisés durant notre courte ascension, nous aurons au moins sauvé la sortie.

 

Dans le brouillard le plus complet, nous posons les sacs sur la moquette au milieu des autres parapentistes désœuvrés quand soudain un coin du ciel gris laisse entrevoir le fond de la vallée. Instantanément c'est le branle-bas de combat, on se précipite sur les sacs pour étaler rapidement les voiles. Quand Hélène est prête, le ciel se referme inexorablement... Peu importe, elle s'élance droit dans le mur de brouillard et se fait happer par la masse visqueuse et sombre qui envahit l'espace. Quand je suis à mon tour dans ma sellette, plus question de décoller, on n'y voit pas à 3 mètres. Hélène est la dernière à avoir pu profiter du créneau.

 

Les retardataires dont je fais partie n'ont plus qu'à attendre une hypothétique éclaircie pour pouvoir s'élancer. Elle viendra au bout d'une quinzaine de minutes. Encore une fois, c'est le rush sitôt le fond de vallée visible de tous. Le vol ne durera pas plus de 10 minutes mais nous apporte néanmoins tout la satisfaction attendue pour un vol rando, une rando et un vol. On aurait préféré une montagne plus sauvage et plus haute mais tous les sommets sont dans les nuages, faute de grives on mange des merles !