Sortie : N'est pas Candide Thovex qui veut !

Aujourd'hui on a tout faux, la météo annonçait beau au sud et mauvais au nord, nous voilà donc partis, sous un ciel bleu à Grenoble, en direction de Gresse en Vercors où c'est tout couvert. Néanmoins le plafond reste très élevé alors nous entamons la marche pleins d'espoir. L'absence de neige fraîche au départ indique qu'il a du pleuvoir hier mais rapidement nous exultons de joie, il y a presque un centimètre de poudreuse ! Malgré les températures largement négatives, la neige est collante, c'est à n'y rien comprendre. Plus haut la couche de fraîche devient plus significative, on devrait se régaler, au moins sur le haut. En attendant nous montons aussi vite que le plafond gris sombre descend sur nous. Parfaitement coordonnés, nous débouchons au Pas de la Ville en même temps que la tempête s'abat sur nos frêles épaules. Le temps d'enlever nos peaux et de ramasser une gourde qui traine, voilà qu'il se met à pleuvoir ! Oui pleuvoir ! Quand je pense qu'il y a encore des climatosceptiques... Enfin bref nous entamons la descente, inquiets concernant la conservation de la poudreuse. Effectivement la sanction est immédiate, c'est lourd, ça colle et c'est jour blanc. 

 

Nous ferons l'intégralité de la descente sous la pluie, dans ces conditions l'intérêt du ski réside uniquement dans la perte d'altitude, sans trop se fatiguer. Le pire sera le chemin forestier, il est raide, étroit et farci de cailloux perfidement planqués sous le centimètre de neige collante. La technique est simple, faire 20 mètres, s'arrêter comme on peut et réfléchir à la trajectoire pour les vingt mètres suivants. Ce n'est pas vraiment rapide, n'est pas Candide Thovex qui veut ! 

 

Nous arrivons trempés à la bagnole, avec le pique-nique intact dans le sac à dos. Pas question de le redescendre à Grenoble. Nous déjeunerons donc comme deux pauvres ères sous un abribus à côté de la voiture et son autoradio avec l'avantage certain de manger en musique. En l'occurrence sur l'air fort à propos de la La Cantate BWV 18 « Gleichwie der Regen und Schnee vom Himmel fällt / De même que la pluie et la neige tombent du ciel » pendant que l'eau dégouline de la toiture de notre modeste abri.