Sortie : Le site de la vieille branche 

L'an dernier, à peu près à la même époque, nous avions découvert ce nouveau site et il nous avait bien plu, aussi ce matin reprenons-nous nos bâtons de pèlerins afin d'y faire un deuxième vol. Le sentier est assez plaisant, il passe à côté de ce qui doit être l'une des plus anciennes friches industrielles. Ce sont en fait des ruines d'un hameau dont il ne subsiste que quelques murs, une jolie colonne et ici et là d'étonnantes pièces mécaniques d'un autre temps. Fascinant retour dans le passé. 

Nous dépassons ensuite un autre hameau avec des chalets plus ou moins beaux mais une chose est certaine, celui avec son toit de lauzes est magnifique. La suite du sentier, emmêlé avec la route, est nettement moins intéressante tout en nous conduisant efficacement jusqu'au plateau suspendu de Champ Laurent, là où nous allons décoller en parapente. Les moutons restent silencieux dans l'immense grange contrairement aux trois étranges cochons frisés en plein repas dans la bauge qui leur sert de terrain. Ce sont des porcs Mangalista, dont l'épaisse fourrure les fait ressembler à des moutons grognons !  

Nous terminons la montée sous un soleil éclatant, la brise est parfaitement orientée et tout irait bien si la prairie n'était pas couvertes de branches de toutes tailles. Ce terrain mal pavé ne facilite pas la tâche au décollage, de petites branchettes vicieuses ne demandent qu'à s'entortiller dans les suspentes et génèrent facilement d'embêtantes clés préjudiciables au plané de nos chiffons volants. Nous entamons donc un nettoyage complet du site, un balai à feuilles serait le bienvenu, hélas nous n'avons pas l'outil de jardinier avec nous. Deux petits buissons d'orties séchées me causent bien du tracas, j'arrache les tiges une à une sans me méfier de la méchanceté de la plante morte, je vais avoir tout le reste de la journée d'horribles démangeaisons aux mains ! 

Une fois le toilettage grossier du site effectué, nous étalons enfin nos voiles face au soleil. Le Granier est juste devant nous, le point de vue sur la Chartreuse est superbe. Compte tenu des brindilles restantes sur le terrain, je reste derrière Hélène en observation de la phase de gonflage, il serait regrettable d'avoir une branche dans les suspentes. Elle gonfle sa voile qui monte lentement dans la brise thermique, rien ne semble s'accrocher aux ficelles, aussi je donne le feu vert du décollage. J'apprendrai tout à l'heure qu'une minuscule brindille s'est sournoisement entortillée dans les arrières sans néanmoins déformer le profil de la voile. Elle en est quitte pour un vol déséquilibré à droite, sans conséquence pour la sécurité heureusement. 

A mon tour je m'envole, non sans soigneusement vérifier l'état de mon suspentage, ce qui me fait perdre en efficacité. Je passe razibus au-dessus de la rangée d'arbres en contrebas du terrain. Le vol n'est pas désagréable, les thermiques printaniers sont déjà là, juste à la verticale des lacets de la route. Nous nous retrouvons dans la plaine après un joli vol malgré ce passage clandestin qu'est cette vicieuse vieille branche.