Dix jours sans voler, cruelle attente !
Comment rester à la maison dans ces conditions... Pour une fois ce sera un vol d'après midi, ça va qu'il ne fait pas trop chaud! Marcher sous le cagnard c'est vraiment pas mon trip. Je suis du matin, c'est définitif ! Bon les premiers mètres sont plutôt pénibles, ça fait bizarre de commencer à marcher alors que le soleil est au zénith, au milieu d'une nature totalement réveillée.
Toutes choses égales par ailleurs, les couleurs d'automne et la relative douceur permet une marche captivante. Quoi qu'il en soit ce départ tardif, sur les coups de 13 h à pour conséquence de me ramollir le bulbe... Alors que le matin mon esprit vagabonde, ici je ne pense qu'a une chose, ne pas arrivé trop tard au sommet.
C'est la première fois que je monte par là sans neige, le chemin est pas terrible, des cailloux, trop de cailloux. Bizarrement on arrive au sommet par le nord. Par le petit col sur l'épine dorsale du balcon est, C'est tout à coup le plaisir total. La vue est dégagée, la brise parfaite, le vol s'annonce serein. Une petite couverture de fin nuages dans la stratosphère va stopper net le peu de convection possible en cette fin octobre. La sensation de liberté est totale, la brise est hyper laminaire et de face. Le décollage juste à la croix est possible, on ne va pas s'en priver, en préparant la voile l'air siffle doucement dans les suspentes.
Dans la sellette face au soleil paresseux j'attends patiemment la brise idoine. L'horizon est immense, le mont Mezenc dans la brume, le Sancy aussi, on voit tout. Le monde entier palpite devant moi ! Il faut gouter chaque seconde, se remplir de l'espace et quand tout est OK, une petite traction sur les avants et la voile monte, monte, monte... et elle vous emporte, vous arrache à la terre, emporté comme une feuille d'automne.
Bon, vu le pâle soleil, impossible de faire durer le vol, maudit stratus... M'enfin j'arrive à enrouler deux trois thermiques histoire de profiter encore quelques secondes de ces couleurs, et finalement posé tout en bas sur le grand plateau. Une fois la voile pliée une petite sieste au milieu du champ permet de me recharger les accus, le ciel peut attendre.