La Buffe par le Pas Mortier, depuis Montaud

Situation

Ca c'était le temps prévu encore ce matin
  • Altitude départ : 700
  • Altitude sommet : 1623
  • Dénivelé : 900
  • Temps de montée : 2h45
  • Temps de descente : 15 min de vol
  • Orientation : Nord-Ouest
  • Balisage : Vieille traces de peinture presque effacées
  • Itinéraire :
    • en boucle
  • Accès : Grenoble ... Veurey.... Hameau de Charrière avant Montaud.... Atterro officiel a gauche


Proposé le Michel Pila

Trace GPS

  • Distance : 4.678 km
  • Dénivelé - : 42 m
  • Dénivelé + : 954 m
  • Téléch. : 55 fois
Proposé par Michel Pila

Itinéraire accès

La première partie emprunte une piste forestière qui démarre juste à gauche après l'épingle de la route à l'entrée de Monteau.
Remonter par la piste la plus raide avant de rejoindre l'ancienne route fantôme du tunnel, 500m plus loin, prendre à droite par dessus un mur. Il y a une inscription bleue indiquant le pas, le début est très raide et pénible sur 20 mètres puis on trouve une trace qui part à gauche.

Monter en lacets, tirer à gauche sur une longue traversée légèrement descendante puis dans un goulet à droite, enfin une longue traversée à droite permet de rejoindre la crête sommitale.
Suivre la crête vers le nord jusqu'au sommet

Itinéraire vol

Décollage difficile. Orientation NW uniquement. Une courte pente certe accueillante mais étroite et suivie d'une falaise, on y dépliera qu'une seule aile. L'influence de la face Est toute proche viendra le matin perturber le vent du nord-ouest dont la presence est obligatoire pour décoller sereinement. Vol : RAS Atterro : c'est le champ FFVL de Montaud. Possibilité de poser dans la vallée a Veurey

Précautions

Le Pas du Mortier n'est pas très technique mais le sentier est très étroit, mal entretenu et assez aérien par endroits.... Comme la voile est dans le sac, vaut mieux pas s'en mettre une. (C'est un petit R4)

Difficultés

La Buffe, de par sa configuration, est plutot un objectif du soir. En effet les falaises orientales générent des courant ascendants le matin qui perturbent l'aerologie le matin.

Commentaires itinéraire

Sortie : Un vol de rêve

Ce que j'aime le samedi, c'est qu’après avoir vérifié vingt fois que le soleil brille sans partage sur toutes les météos (sauf une), un spectacle de désolation s'offre à mon regard au moment de monter dans la voiture. Les gouttes des orages de la nuit ornent encore le pare-brise et le ciel est totalement couvert gris foncé, surtout vers la Matheysine, objectif inavoué du jour.

Qu'à cela ne tienne, changement de programme à la sortie de Grenoble, ce sera la Buffe où la seule météo dans le vrai annonce une éclaircie. C'est ainsi que je démarre la marche depuis l'atterro qui vient d’être fraîchement rasé. La première partie de la balade n'est pas spécialement belle avec ces chemins de tirage qu'il faut suivre. Tout change heureusement à partir du moment où l'on rattrape la route fantôme du tunnel, elle est doucement envahie par une végétation toujours plus belle, brisant peu à peu le serpentin de goudron. Cela donne un tour mystérieux à la promenade, comme si l'on était le seul survivant d'un monde abandonné.

Le début du pas Mortier est plutôt pénible, ça monte droit dans la pente avant de retrouver une petite sente bien discrète. A plusieurs reprises, il est difficile de savoir si l'on est sur le bon chemin mais quelques vieilles traces de peinture ici et là rassurent, et puis je sais que cela passe puisque j'ai souvenir de l'avoir emprunté une fois à la descente. Pourtant à certains moments, la configuration des barres oppose une farouche résistance et la montée semble impossible. Hé bien non, ça passe relativement facilement, en étant tout de même prudent, faudrait pas se viander, la chute sera létale.

Arrivé sur la crête, une faible brise de nord se fait sentir, elle est cependant contrecarrée par les thermiques venus de l'Est... nous verrons bien. D'énormes masses cotonneuses se développent sur les falaises. Le sommet est toujours aussi beau, petit carré de prairie avec une vue vers le nord quasiment insolente. Pour ce qui est du vol, c'est mal engagé, les rafales des thermiques perturbent la masse d'air ambiante et le vent de nord-Ouest est trop faible pour les combattre. Durant les dix premières minutes, il n'est pas raisonnable d'envisager même de déplier la voile, c'est nul. Vent de cul avec un décollage pareil, c'est du suicide !

Une seule chose à faire : Jouir tranquillement du bien-être de ma présence ici dont l'aspect général pourrait faire penser à quelques coins de paradis. Et puis, comme par magie, la petite flamme s'est mise dans le bon sens... Oh pas longtemps mais suffisamment pour tenter un décollage. Alors j’étale la voile sur cet vert gazon encore ras. Une fois dans la sellette, il s'agit d’être patient, le site n'admet pas l'approximation. Une fois tous les indices au vert, une impulsion, la voile se gonfle parfaitement et me tire comme il faut... Feu ! C'est tout de même impressionnant, la marche est grande mais la voile vole bien, je laisse échapper un cri de joie. Alors commence un vol qui restera l'un de mes plus beaux vols. Une fois au vent du nuage énorme qui bouche la face est, un beau thermique me prend en charge, la trajectoire est en périphérie des monstres de coton, c'est d'une beauté brute, parfois les brumes m'avalent, parfois la lumière devient éclatante, et ça monte toujours. J'aurai bientôt repris 200 mètres, au loin le sommet est entouré de nuées, il est bientôt sous mes pieds, il est 9h30, c'est insensé. Comme dans un rêve, parfois mon ombre se découpe sous mes pieds à travers les vapeurs blanches, je tourne jusque dans l'ivresse.

Mais les nuages prennent de l'ampleur, il faut jetter l'éponge et glisser maintenant vers l'atterro accueillant et paisible. Le vent du nord est bien présent, c'est bien grâce à lui que le décollage a été possible. Les contrastes du jours sont magnifiques, tout s'est déroulé à la perfection, il ne reste plus qu'à profiter du dernier Angus et Julia Stone qui, décidément, est The Group du moment, leur dernier opus est une pure merveille, comme le vol de ce jour !

Ps: L'APN étant perdu, il faudra se contenter de quelques photos pourries prises avec difficulté avec le portable


Le sommet à gauche avec le décollage
On voit bien l'atterrissage fauché
La plaine de Tullins
L'ultime barrière du Vercors vers le nord
Ca c'était le temps prévu encore ce matin
  • Date : 30-05-2015
  • Durée : 2h45
  • Dénivelé : 900 m


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