Et un nouveau sommet pour ma collection !
Une belle journée comme ça, où tout se passe comme prévu au début, et puis tout se gâte ensuite, pour finalement arriver à faire ce que l'on était venu pour, avec un gros suspens pour ma part, ça vous met une énorme joie une fois en l'air !
Alors ce qui était prévu et qui se passe comme prévu : on monte par le GR50 jusqu'au col de Solude, avec très peu de neige sur le sentier, et d'immenses portions sur de douces aiguilles, heureusement que Philippe et Jérôme n'ont pas pris les raquettes ! Même les guêtres ont été inutiles, pour moi au moins, car je n'ai pas eu à descendre ....
Petite pause au col sur un charmant banc de mélèze au soleil, avant de finir la balade sur la croupe sud entièrement déneigée, puis de rejoindre la piste qui nous mène au pied de la pente finale, qui sera la seule avec quelques décimètres de neige, mais de bonnes traces portantes .
Jusque là tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes, et c'est avec une belle banane que j'arrive au sommet ... où je suis accueillie par un beau thermique !
Sauf que le thermique, on s'en doute, vient de la falaise en sud ... d'où il n'est pas possible de décoller, même en rêve - quoique ... j'en ai un peu rêvé l'espace de quelques minutes -
Mais il est où le vent météo de N qui était annoncé ? Et dire que Philippe nous a superbement menés là haut de son train de sénateur pour ne pas qu'on arrive trop tôt, ledit vent devant baisser dans l'aprem !
Il est 13h, le thermique ne demande qu'à se renforcer, et un peu plus bas, le météo est manifestement plein Est, 90° de travers, ça fait un peu beaucoup pour un décollage dans la neige avec plein de tiges d'orties, et les arbres dont la promiscuité est bien réelle, beaucoup plus que sur la carte ...
Je fais patienter mes compagnons le plus longtemps possible, mais visiblement, ils n'ont ni l'intention de pique-niquer là, et encore moins celle d'y décoller, il faut aller chercher un déco de repli un peu plus bas tant que c'est encore bon, car effectivement il y avait un joli vent de face sur la croupe 200m plus bas
Je n'ai pas du tout envie de descendre, c'est un nouveau sommet, il faut le faire, diantre ! Il y aura bien un créneau sans thermique ni vent de travers, non ? Comment ça, c'est pas encore Noël ?
Je décide de rester encore un peu pendant qu'ils redescendent, en restant en contact radio . Il y a un créneau de vent de face de 10s, j'y crois à fond : j'annonce que j'étale ma voile ici, et décollerai au prochain cadeau d'Eole . Sauf que le père Noël ne passe qu'une fois, et j'ai raté le coche ... Comme je me suis préparée, ainsi que ma sellette, mais sans encore déplier la voile, et que le thermique est de plus en plus insistant, je finis par lâcher prise, et décide de les rejoindre en bas, où ils ont trouvé un déco de secours apparemment bien sympa, avec un petit souffle de face .
La descente n'est pas très commode, car j'ai la sellette sur le dos, et la voile dans les bras, et la pente est un peu raide et pleine de neige sans aucune consistance ... Mais mais mais ... si ça descend si bien, ça devrait être facile de courir , et en y mettant de la conviction, de faire décoller quelque chose !
Bon ! on remonte !
J'installe la voile un peu plus bas que ce que je prévoyais tout à l'heure, histoire d'être hors de portée du thermique et de son rouleau, même petit, et également du vent d'Est car à l'abri du paravent des premiers arbres .
Alors il ne faudra pas se louper, car si ça part de travers au gonflage, il y a un arbre tout de suite à gauche, si ça part de travers au déco, il y a une rangée d'arbres à droite, si ça tarde à décoller, je ne passe pas le rideau d'arbres droit devant ....
je fait un gonflage énergique, histoire de ne laisser aucune chance à un courant d'air vicieux, tempo qui va avec, et c'est parti ventre à terre pour décoller le plus vite possible, ce qui me permettra de passer au dessus des arbres avec une ... certaine ... marge .
Je suis super contente, les autres ont décollé juste en même temps que moi, c'est la fête en l'air - enfin non, j'exagère, mais c'est un peu ce que j'ai ressenti !
L'attéro était prévu dans le champ habituel pour les vols dans ce secteur, mais il est plein de neige, et un peu loin de la voiture, alors comme je me sens l'âme d'une aventurière, je décide de visiter le jardin du curé, un grand champ à côté de l'église . Tout se passe bien, jusqu'à ce que j'arrive suffisamment près pour me rendre compte que le grand rectangle est découpé en plein de petit morceaux par des clôtures électriques .... Petit stress, mais comme il n'y a aucune brise, c'est quand même assez simple à gérer, et je réussi à ne pas m'enfermer, choisissant presque par hasard la seule parcelle ayant un accès direct sur la route .
Plus qu'à aller chercher la voiture, trouver la marche arrière, faire trois fois le tour de Bourg d'Oisans , pour finalement récupérer ces messieurs ...
Merci pour votre patience si vous êtres arrivés jusqu'ici ;-)