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Sortie : Comment j'ai failli me faire bouffer par deux molosses

Comment j'ai failli me faire bouffer par deux molosses

Données de la sortie

  • Date : 28-09-2019
  • Dénivelé : 1000 m
  • Distance : 6.515 km
  • Temps de vol : 15' m
  • Plafond max : 1300 m
  • Sport : Parapente

 Belledonne est un âpre massif rocheux serti dans un écrin de forêts épaisses. Aujourd’hui c’est une balade inconnue tout au nord du massif qui guide mes pas vers un sommet satellite des grandes montagnes, celles-là même qui projettent sur moi leurs ombres acérées. Le sentier, forestier de bout en bout, commence dans la plaine du Val Gelon, il grimpe à travers les résineux au départ du deuxième Berre. Le chemin se faufile au cœur de la grande forêt parfaitement entretenue, aussi quand la piste forestière se fait trop fainéante à monter vers les hautes altitudes, il est facile de couper les lacets par les traces de gibiers, d’ailleurs un couple de sangliers grogne à mon approche et file sans demander son reste. 

 Bientôt la pente s’adoucit et s’arrondit autour d’un large et doux dôme sommital. De l’autre côté, face au vent du sud, une belle prairie apparaît, l’endroit est romantique en diable. Il faut franchir cependant une clôture faite d’un filet jaune. Alors que j’arrive sur la pente du décollage des Grangettes, deux patous menaçants viennent à ma rencontre. Je me débarrasse précipitamment de mes deux bâtons qui, dans mes mains, pourraient être assimilés à des armes contre le troupeau d’ovins. Mais où sont-ils d’ailleurs ces moutons que gardent les chiens féroces ? Je vous le donne dans le mille, ils dorment juste à l’endroit idéal pour déplier la voile. Alors j’incurve ma trajectoire pour éviter les bêtes, les deux cerbères cessent subitement de me suivre, et retournent se mêler aux boules de laine qui broutent lentement dans une demie léthargie comateuse. 

 C’est donc sous le sommet à mi-pente que j’étale la voile dans la plus grande discrétion. C’est qu’il s’agit de ne pas agacer les deux clébards qui pioncent au milieu de leurs ouailles, ils laissent de temps à autre échapper un grognement sinistre qui arrive jusqu’à mes oreilles, me rappelant qu’à la moindre incartade, ils vont s’en prendre à mes mollets, comme ce malheureux promeneur qui ne doit son salut qu’à un arbre refuge. La voile est soigneusement préparée, je n’ai droit qu’à un essai gagnant, si je foire l’envol, c’est la curée ! Je prends ma respiration et entame la phase délicate du décollage. Le bruissement de la voile qui se lève termine d’énerver les deux molosses, ils accourent à ma poursuite. J’entends le claquement de leurs puissantes mâchoires alors que mes pieds quittent le sol. Ouf

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Comment j'ai failli me faire bouffer par deux molosses
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