Initialement partis pour Montlambert avec les parapentes , un coup d'œil sur Windy au moment de sortir de l'autoroute nous fait bifurquer plus loin, direction Chamoux sur Gelon. La balade est nettement plus ambitieuse en terme de dénivelé, aussi prenons nous un train de sénateur pour nous affranchir des mille mètres qui nous séparent de l'altitude du décollage.
Finalement nous ne mettrons que 2 heures pour parvenir à nos fin. Là-haut une petite déconvenue nous attend, c'est vent de Q. Alors nous avons le temps d'apprécier le paysage, particulièrement dégagé aujourd'hui, à gauche les Aiguilles d'Arves montrent leurs plus impressionnantes faces nord tandis qu'à l'ouest, le versant sud des Bauges, complètement dégarni de neige, brille sous le soleil de février. Une demi-heure plus tard, arrive un local, blanchi sous le harnais, équipé d'un bi-place ultra léger. Pour lui c'est une affaire de patience, le thermique devrait rapidement inverser la tendance.
Une heure plus tard, c'est encore plus mauvais, néanmoins notre spécialiste ne perd pas le moral, nous si. Alors il décide de se préparer et commence à déballer une voile mono surface flambant neuve. Son enthousiasme étant communicatif, nous déballons nos ailes également devant les trois manches à air résolument tournées dans le mauvais sens. Eh bien, croyez moi si vous voulez, mais sitôt Hélène prête dans sa sellette, une faible bouffe de face se fait sentir, une fenêtre de tir semble s'ouvrir dans laquelle ma douce s'engouffre avec détermination. Seulement voilà, à peine est elle en l'air que le vent se remet en arrière.
Nous sommes soumis à une attente forcée, s'il y a eu une fenêtre, il devrait y en avoir une seconde. Les minutes passent sans que le vent arrière ne se calme, il retourne même le bord d'attaque du biplace que je m'empresse de remettre en place puisque rien ne semble venir. Au bout d'un certain temps, à la faveur d'une accalmie, je tente un décollage sans un brin d'air, confiant dans la Massala, cette voile si volontaire au gonflage. La course est longue mais couronnée de succès, bientôt mes pieds ne touchent plus le sol, j'entre alors sur le flanc ensoleillé de la montagne qui, s'il ne permet pas de monter, m'autorise toutefois de ralentir la descente inexorable. Le biplace s'envole peu de tempse après moi avec légereté.
Je retrouve Hélène à l'atterrissage avec le pique-nique que nous avons habilement laissé en bas. Ce changement d'objectif a été judicieux, Montlambert c'est bien mais Chamoux c'est mieux !