Aujourd'hui Jean-Pierre nous propose une montagne que nous ne connaissons que depuis cet hiver pour y être montés en ski de randonnée. Ce fut d'ailleurs une sortie poudreuse absolument fabuleuse (voir épisode précédent toujours avec JP). Nous y remontons ce matin non plus avec des skis mais avec des parapentes dans le sac et ce coup-ci par le versant sud plus propice aux thermiques. Après avoir laissé la voiture à Cathervielle, JP nous emmène à travers un chemin magnifique jusqu'aux Granges de Labach. Si les vieilles bâtisses montrent l'art paysan dans toute sa splendeur, la lubie d'un agriculteur local nous aura interloqués. Placardés sur deux granges, des centaines de petites photos de Rachida Dati ornent les façades principales, elles sont de plus accompagnées de textes manuscrits louant la beauté et l'engagement politique de cette femme. Il faut bien reconnaitre qu'elle est mignonne mais quand même !
Par ailleurs, d'autres surprises nous attendent plus haut. En effet la montagne de Hountède fut un centre tellurique très apprécié des anciens druides qui élevaient, ici et là, des pierres dressées à la gloire de la déesse terre. Celles de Soupenne sont connues, celle que nous croisons ici dite "L'homme de pierre" l'est beaucoup moins. Le plus étonnant, c'est que les chrétiens ont repris à leur compte le mystère de ce lieu en plantant une croix non loin du mégalithe payen.
Plus haut encore c'est une magnifique bergerie rénovée en 2014 qui nous offre une ombre bienvenue au milieu de ces immenses prairies d'alpage. Contre toute attente, les conditions de vol sont parfaites. Une petite brise thermique entretient une ambiance parfaite pour s'envoler, alors sans le moindre stress, nous nous préparons face aux immenses falaises des Spigeoles pour une délicieuse descente, assez calme il faut le reconnaître. JP nous avait prévenu, l'absence de vautours n'augure rien de bon sur l'activité thermique de la masse d'air, mais le plaisir reste total. Voir le paysage défiler, tranquillement installés dans nos sellettes de 300 grammes, est une gourmandise à savourer à chaque instant. Mon variomètre bipera une seule fois pour une maigre ascendance que j'exploiterai jusqu'au bout.
Nous avions planté une flamme dans un champ de secours au cas où nous n'aurions pas la marge de sécurité suffisante pour rejoindre l'atterrissage officiel de Oo mais nous n'en aurons pas besoin. Hélène, partie la première, choisit de prolonger le vol jusqu'au terrain FFVL, elle y arrive à une hauteur confortable alors JP et moi la suivons. Une fois posés, nous nous retrouvons tous les trois à siroter une bonne pression bien fraîche à la terrasse du seul troquet de Oo, village par ailleurs bien connu des cruciverbistes.
Ce nouveau vol nous aura fait découvrir un nouvel aspect des Pyrénées mais nous aura également permis d'apprécier un succès, que nous ne soupçonnions pas, pour notre ancienne garde des sceaux, jusque dans les plus profondes vallées luchonnaises.
PS: je ne sais pas si Dupont-Moretti, au physique beaucoup moins avenant, aura autant de succès !