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Encore une fois, nous nous précipitons en montagne aujourd'hui puisque un soleil calme est annoncé. Pour varier les plaisirs, c'est au Grand Serre que nous dirigeons nos pas, on aime bien cette verte cime au dessus de Grenoble et porteuse de l'aigle impérial napoléonien. Elle surplombe les lacs de Laffrey en les éclairant d'une lumière particulière qu'avait bien saisie Olivier Messiaen.
En arrivant à Cholonge, plusieurs indices montrent combien ces derniers jours ont été humides et ventés. Branches cassées, flaques immenses et herbes hautes ployant sous le poids de l'eau confirment la violence des orages. Connaissant bien le chemin traditionnel à travers les prairies gorgées d'eau, nous lui préférons le sentier raide du kilomètre vertical qui a au moins le mérite de ne pas passer dans la verdure. C'est simple, c'est droit dans le pentu jusqu'en haut avec un pourcentage moyen de 48% !
Si le début est assez peinard, on entre vite dans le vif du sujet avec des pentes abominables dans la forêt ! Ajoutez à cela une boue grasse en permanence pour vous faire reculer d'un pas toutes les deux enjambées et vous aurez une idée du parcours. Bref, assez rapidement nous avons délaissé les marches défoncées pour utiliser les traces d'animaux dont l’objectif n’est pas de faire la course mais de s'adapter au milieu hostile en économisant son énergie. Après 400 m de dénivelé, le kilomètre vertical coupe une piste bien moins raide, à l'usage des bergers, nous nous empressons de la suivre.
À partir de là, l'ascension subie jusque-là comme une horrible corvée s'est transformée en charmante balade où suivre les grands lacets permet de varier les points de vue sur les magnifiques lacs de Laffrey. Quel plaisir de suivre la trace des agriculteurs du pays manifestement très actifs dans l'entretien de leur patrimoine. En coupant plusieurs fois le kilomètre vertical, nous croisons un sportif en plein effort, à cette vitesse, il ne tardera pas à atteindre le sommet ! De notre côté notre train de sénateur au cœur de ce cadre somptueux suffit à notre bonheur. Toutefois les 1100 m de dénivelé commencent à tirer sur nos mollets alors qu'approche le point géodésique sommital. Cinq personnes sont déjà près de la cime lors que nous posons nos gros sacs en haut de la montagne. J'avoue avoir eu quelques craintes dans les derniers mètres devant l'insistance des rafales venant du sud... Il risque d'y avoir trop de vent pour le retour par les airs !
En fait il règne là-haut une douce brise matinée de thermiques venant de la face est, mais connaissant un décollage au bout du plateau loin de l'influence néfaste de la crête, nous ne nous inquiétons pas, ce devrait être du velours. Effectivement 500 m plus au sud-est, une brise parfaite souffle de face sur une pente certes un peu plate, mais en courant vite ça devrait le faire. Pas de problème de place pour étaler nos parapentes là-haut, on pourrait en déplier une centaine sans se marcher dessus. L'envol façon A380 est un vrai plaisir. On longe la pente du bout des pieds en prenant soin par sécurité de ne pas rentrer le train d'atterrissage. Et puis soudain, la gigantesque face ouest plonge sur les lacs pendant que le sol s'écarte à une vitesse ahurissante.
N'allez pas croire qu'il n'y a pas de thermique car juste avant d'atterrir, au-dessus de Cholonge, une belle pente boisée face au chaud soleil du mois de mai nous permet non seulement de tenir mais de remonter doucement, juste au-dessus du grand lac qui miroite de mille feux ! Le vol s'éternise à volonté, mais retrouver ma douce est ma priorité alors nous quittons la brise ascendante pour terminer le vol à coté du kilomètre vertical à peine éclairé par le soleil. On se posera sur le grand champ dédié au stockage du lisier en prenant soin d'éviter les gros monticules de fumier fumant.
Y a plus qu'à pique-niquer au bord de l'eau, toutefois l'instabilité du milieu de journée favorisant le développement de gros cumulus nous interdira la baignade. Sans soleil, le fond de l'air est frais !
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