Plan de Montmajou depuis Artigue

Lundi soir, visite impromptue de Roland et Sylvie, Il faut absolument leurs faire voir du pays, aussitôt dit aussitôt fait, nous voilà partis pour cette cime dont le profil du parcours correspond parfaitement à ma cheville, un chemin bien roulant et des décollages intermédiaires. Jean-Pierre se joint a nous, ce qui me permettra, si la patte me tire trop, d'avoir moins de scrupules à les abandonner en route. Une petite bise de sud au parking nous étonne. Peu importe, le temps est revenu au grand beau.

La douceur du relief qui nous entoure tranche singulièrement avec l'âpreté des hautes montagnes pourtant toutes proches. Un couple de randonneurs redescend de la cabane de Peyrehitte, un autre sort de leur guitoune plantée au cœur de la prairie, nichée dans un petit vallon permettant d'être à l'abri des agressions extérieurs, c'est bien romantique tout cela. Une fois sur le plateau, il faut encore le traverser avant d'en finir directement sur ce large dôme, rond comme le dos d'un gros matou. La-haut la grandeur du sommet où pourrait atterrir un Antonov donne une impression étrange, celle de marcher sur la terrasse du paradis. Aux extrémités du plateau, les sommets environnants semblent plantés en périphérie comme autant de petites maquettes. Comme si les grandes vallées qui nous en séparaient avaient disparues.

Les conditions sont tout bonnement excellentes. Un tout petit vent de nord nous incite à étaler dans cette direction. L'espace ouvert de ce sommet nous permet d'installer toutes nos voiles sans empiéter sur les suspentes de son voisin. N'ayant pas beaucoup de ficelles à démêler, je suis prêt à décoller avant les autres. Pourtant devant la qualité durable des conditions, j'attends que tout le monde soit fin prêt. Alors nous décollons tous en même temps pour un vol groupé. Nous pouvons nous parler durant le vol et Jean-Pierre essaie de transiter sur la sud est au dessus de la cabane de Saunères mais sans résultats, il eut fallu pour cela avoir une brise de sud afin de décoller directement du bon coté du plateau. Cependant le vol est calme et nous laisse loisir d'observer le paysage qui défile lentement sous nos yeux.

Nous nous retrouvons tous les quatre juste à coté du club hippique tout en bas dans la vallée, content comme tout de la douceur des conditions. Un seul reproche, le gradient dans les derniers mètres du vol qui m'a fait arriver un peu vite sur une jambe.... ça s'est soldé par un roulé-boulé pour économiser ma cheville, pourtant bien protégée par une attelle.