Rocher du Baconnet depuis St Michel les Portes

Devant me rendre à Mens pour le boulot, je regarde sur Bivouak s'il n'y a pas une balade pour moi dans les environs. Dans la foulée de Michel ce sera donc les rochers du Baconnet (comme quoi l'égoisme peut aussi se partager).
Je pars de Grenoble sous la pluie, pour arriver au col du Fau dans un brouillard à couper au couteau. "Quator pour la fin des temps" dans l'autoradio, histoire de me rendre compte si Messiaen est exportable en Trièves. Je confirme, d'autant plus que passé le col j'ai droit à des paysages sortis droit de peintures japonnaises, celles où les montagnes dansent avec la brume. Sur le sentier du facteur je croise un chasseur. Mon bref salut se heurte à un regard noir qui doit hésiter entre me virer de "son" territoire et me tirer comme un gibier potentiel. Finalement je passe, sans trop savoir par quel hasard favorable.
Le hameau de Chauplane est effectivement troublant de calme. S'il est désert à l'heure ou je passe, j'ai tout de même l'impression que des gens y résident à l'année. Les chanceux!J'emprunte un sentier au niveau de la maison la plus à droite, bordé de drapeaux de prières tibétains, qui me conduit, en se perdant parfois, jusqu'à la crête.
La suite de la rando deviendra très "abstraite". La brume empêche de voir à 100 m. Je repère le point culminant... mais, une fois atteint, immédiatement suivi d'un contour plus haut qui semble en indiquer un autre... Ainsi, de point culminant en point culminant, j'arrive à un cairn.
Je joue la prudence et m'en reviens par le même chemin. Dans des trouées de la crête je repère parfois des semblants de sentes, dégringolant la falaise dans la brume. Mais aujourd'hui, j'ai ma dose d'exploration, je n'insite pas.

Au retour, passé le col du Fau, le soleil est là, presque généreux. Cette fois c'est "Harawi - chant d'amour et de mort" qui tourne dans l'autoradio. Toujours Messiaen, en plus tonique, par la voix de la mezzo-soprano Marie Kobayashi.

Si ce n'est la main de Thierry Henry entâchant notre honneur national, la journée serait parfaite.