J'ai rendez-vous à 7h30 à Saint Hugues. Le champ est fauché certes mais pas encore ramassé. On improvisera ailleurs. Finalement pas de nouvelles de mon frangin, en avant donc pour le sentier de la Suiffière. Ça commence mal, il est barré en bas à la grange de Bernière, pour cause de travaux, mais en regardant de près, il faut bifurquer avant la zone dangereuse, ouf !
A entendre les nombreuses cloches qui sonnent périodiquement et à mainte reprises, nous sommes bien en terre sainte ! Remarque c'est joli. Au dessus du col du Frenay, bonne nouvelle le vent du nord est faible, pourtant en montant dans la forêt, tout laissait à penser qu'il se passait quelque chose ? Au dessus, sur flanc Ouest de la Suiffière c'est le calme plat à l'ombre fraiche de la croix.
Sur l'arête changement de programme, sous l'effet du soleil matinal, la vie palpite et s'agite dans tous les sens, l'influence du soleil va bien au delà de la simple élévation de la température. Alors que rien ne bougeait à l'ouest, sur ce versant, le monde des insectes est en pleine activité, ici ça rampe et ça galope, là ça vole et ça bourdonne, une vraie petite cité ouvrière !
L'air tourbillonne et me rafraichit, la dernière partie aérienne est agréable dans ces conditions. Au sommet pas de lézard, c'est une belle brise thermique matinée d'un peu de nord. C'est tout bon. Un petit tour d'horizon avant de rejoindre le décollage. La brise, sans être forte, est puissante. Je déballe grossièrement la voile, les suspentes sifflent dans le vent, ça va pulser ! Le décollage face à la voile s'impose. L'aéronef, posé en paquet, ne demande qu'à se gonfler.
Un petit coup sur les avants, pré-gonflage pour démêler les suspentes, repose de l'aile doucement sur la prairie et quand la brise semble bien régulière, un petit coup sur les avants tout en reculant à peine, la voile se lève. Petite correction (du bon coté avec les commandes inversées... c'est pas inné chez moi), demi tour et hop dans la masse d'air. J'adore ce moment, surtout quand tout se passe bien... c'est pas toujours le cas avec cette procédure.
Je ne me suis pas fait des idées, en l'air c'est en ébullition, je traine un peu devant le sommet avant de monter plus haut. Mon frère, qui scrute le sommet depuis chez lui, est vert quand il aperçoit la voile orange spiraler sur le sommet... Il m'envoie un message mais je n'ai pas loisir de lâcher les commandes, ça bouge un peu et je me trouve bien petit. Je n'aurais pas le courage de le faire bisquer trop longtemps, il y a un peu de nord et le thermique est haché.... direction l'attéro. On ne pourra pas dire que ce fut un vol tranquille, ça bouge tout le temps.
En bas le tracteur retourne le foin sur le terrain atterrissage. Une seule solution, le parking qui longe le champ. Au dernier moment je prend l'axe de la route, une rafale de travers me fait avancer en crabe et me pousse vers le champ, il me faut éviter au dernier moment un buisson que la DDE a jugé opportun de planter tous les 50 m sur le parking et je me pose de justesse sur le goudron. Décidément la masse d'air est capricieuse aujourd'hui.
De retour à la maison, la vie reprend.... la machine à laver est pétée...