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Michel....
Je suis désolé, Michel, d'avoir ainsi marché sur tes plates-bandes de la Cuche..... mais je ne savais pas ! Je viens seulement de consulter Bivouak ce soir, en rentrant. C'est là que j'ai réalisé ma faute : je venais de faire le tour de la Cuche sans t'en avoir demandé la permission auparavant... Toi, le quasi-propriétaire du lieu... Pourras-tu un jour me le pardonner ???
Bref, aujourd'hui je cherchais un sentier, pas loin de chez moi, et qui dénivèle bien, histoire de décrasserles poumons. J'avais repéré sur IGN ce tracé en zig-zag, qui monte raide dans la pente, et cela correspondait à mon envie. Banquo !
Ne sachant pas à l'avance si la forme physique permettrait d'aller loin dans cette montée, c'est sans objectif précis que je l'ai commencée, me disant que j'arrêterai dès que le souffle m'en intimerait l'ordre. Il était quasiment 14 h. J'avais du temps devant moi.
Le sentier est parfait : bien tracé, bien marqué (en jaune), une pente régulière avec pas trop n'en faut quant à sa raideur. Tout bien donc. Des traces au sol me laissaient penser qu'un VTTiste était passé là à la descente....
Voulant me décrasser, je pousse sur les jambes, tout en suivant ma progression sur la carte, au fur et à mesure des lacets. Finalement, ça monte bien et, au bout de la première heure, je suis à environ 700 m ! Diable : 500 m/h, c'est un score plus qu'honorable, et auquel je ne m'attendais pas. Du coup, je reprends les calculs et en déduis qu'il est possible d'aller jusqu'en haut du chemin.
C'est chose faite à 15h 30. Sauf que le sol est maintenant couvert d'une bonne petite couche de neige. Cette neige a commencé en-dessous des 700 m, et ici il y en a environ 10 cm d'épaisseur. Ma haute stature me fait nettoyer les branches basses des arbres, ce qui est fort désagréable lorsqu'elle (la neige !) rentre dans le cou. Depuis le début de la neige, j'ai repéré que trois personnes sont passées récemment. Les empreintes de leurs semelles sont régulières, et reconnaissables. Je les suis donc.
Pour le panorama du haut, c'est raté : les nuages sont bas. Je n'ai découvert le paysage que grâce aux photos de Michel, dans ses comptes-rendus précédents. La descente commence après Combe Clause, sur une piste terreuse et neigeuse, piste qui a été dégagée de la-dite neige par un tracteur équipé d'une lame. Le gel a créé des plaques de verglas et je manque deux fois de m'en mettre une.... !
Arrivé au point côté 856, je reprends la carte et réfléchis un peu.
Ici, côté nord, il y a bien 20 cm de neige. Elle est d'ailleurs croûtée. La descente est dans un versant nord = mauvais point. Elle est aussi dans une combe, raide, et le tracé du chemin va droit vers le bas = deuxième mauvais point. Si jamais il y a d'autres verglas, ça risque de ne pas rigoler (je ne connais pas ce tour : c'est la première fois que j'y viens). Il est bientôt 16h. la nuit tombe dans une heure environ, et je n'ai pas pris ma frontale.... Imbécile. Je n'ai pas d'eau, ni aucune barre de céréale, et encore moins de saucisson. Conclusion : il n'est pas question de se faire prendre dans un piège, du genre " je suis retardé d'une heure de trop, c'est la nuit, je finis en aveugle dans un versant inconnu et noir, sans rien à manger ni à boire..."
J'hésite....
Faut-il faire demi-tour et rentrer tranquillement par le chemin de l'aller, connu lui, et sûr...???
Ou bien partir dans cette descente qui, si tout se passe bien, ramènera en bas en une demi-heure ??
Je réfléchis, mais vite car il n'y a pas de temps à perdre.
Décision : la descente se fera par le côté Foraize, et la Voroize. Mais je n'en mène pas large.
Si je suis là, à taper sur mon clavier, c'est que tout s'est bien déroulé, et que les CRS de la montagne n'ont pas eu besoin de venir me trouver (de nuit) !
J'ai donc fini ce parcours, tout simplement, en visitant ce que Michel a décrit dans ses 11 comptes-rendus, et n'ai pas eu non plus besoin de déchausser pour traverser le ruisseau et rentrer dans le village de Veurey-Voroize.
Ce tour de la Cuche ne m'a pas paru de toute beauté car c'était l'hiver, et les gris plus le blanc l'ont rendu plutôt unicolore. Mais l'ambiance solitaire fut magnifique. Et l'aspect de découverte, avec son brin de stress quant à l'horaire, l'ont enveloppé de beaucoup de saveur comme je l'aime. Alors je suis très content de cette sortie impromptue.
Peut-être y retournerai-je...???
Remarque 1 : cette sortie était un jour de semaine (le mercredi). Il y a en-dessous du sentier toute une industrie active, avec des chantiers de toute sorte. Cela fait du bruit, et bien au-delà du seul bruit de l'autoroute... ! Ce bruit est quand même bien gênant, car en plus il s'entend jusqu'en haut, au moment où l'on bascule sur le sommet de la Cuche. Je pense qu'il y a intérêt à programmer cette balade un dimanche; cela devrait éliminer au moins les bruits des entreprises, ce qui est la grosse part. Mais de toute façon, on reste au-dessus d'une vallée bien fréquentée, et on est ici bien loin du Dévoluy...
Remarque 2 : Il me semble qu'il est préférable de faire cette boucle comme décrite dans le topo, c'est à dire en empruntant à la montée le bon sentier en lacets. Et donc de prendre à la descente le raide chemin qui pique droit dans la pente. Cela me paraît plus confortable. Et puis, à la dixième fois - comme Michel - vous pourrez inverser le sens de marche : cela vous changera les perspectives !
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