Pour retrouver la forme, au moins celle que mon âge m’autorise encore, il ne me vient décidément pas d’autre idée ni d’autre envie que cette mythique mais roborative grimpette au départ de la Scie du Bost (cf. ma sortie du 13 juin dernier)...
Le beau temps étant de la partie, me voici parti vers 15h30 (c'est pas trop tôt !) de la Scie du Bost sur le chemin encore balisé jusqu'au Saut du Gier. Avec ses dalles et ses caillasses après le premier virage, il me paraît bien déplaisant aujourd'hui. Mais c'est là évidemment un effet de mon âge, qui lui ne s'est pas arrangé non plus !
Résultat, j'avance nettement plus lentement, mais j'avance... Je retrouve avec plaisir mes repères de toujours, les chirats, les gros blocs rocheux, le site d'escalade et finalement l'approche très chaotique du Saut du Gier. Jamais encore je n'avais vu cette cascade aussi maigrichonne : juste un petit filet d'eau, quelle tristesse ! Il y a là deux individus plantés dans le chirat sur lequel la cascade se fracasse, ils n'ont pas l'air de savoir comment se sortir de cette inconfortable position...
Pour ma part je n'insiste pas, le plus gros du chemin est encore devant moi. Et donc c'est reparti pour la petite escalade du "mur" de 80m. Et là, surprise, je le remonte à nouveau sans trop de mal, doucement mais avec plaisir.
Et c'est galvanisé par ce passage quand même un peu délicat que je poursuis ma montée. Certes au-dessus du Saut du Gier le balisage a été (stupidement à mon avis) effacé ; et si je peux comprendre les raisons du PNR du Pilat, je les désapprouve. Des panneaux de mise en garde auraient été préférables, je trouve. Cela dit tout m'est bien resté en mémoire, et les cairns, restés en place ou rajoutés, suppléent cette disparition intempestive.
C'est ainsi que je m'approche petit à petit du but. Seul passage vraiment désagréable, une assez raide montée rectiligne en pleine pente sur un lit de caillasses, et qui débouche sur la première piste à traverser. Plus haut, la dernière partie du parcours, pourtant la plus "facile" a priori, me parait cette fois encore interminable. Mais bon, me voici enfin en vue de la Jasserie. Une fois sur le grand parking je regarde l'heure : il m'aura fallu près de 2 h. pour arriver là ! Eh oui, "avant", je bouclais ça en une petite heure... Ah la la !
Mais bon, je l'ai encore fait - et j'espère bien le refaire encore !
Cela dit, je renonce à nouveau à poursuivre jusqu'au Crêt de la Perdrix tout proche. Ce facile aller-retour, d'ailleurs non prévu au départ, ne me tente toujours pas. Je préfère, comme la dernière fois, m'asseoir au soleil sur un petit rocher, boire un coup et manger mon fruit en face de la Jasserie, aujourd'hui quasi déserte (une seule voiture sur le parking !).
Cela fait, j'entame la redescente. Elle sera paisible, je ne suis pas pressé ! J’avais prévu ce coup-ci d’inaugurer un autre itinéraire, mais rien à faire, je n'ai toujours pas envie de découverte aujourd’hui. Ce sera donc à nouveau mon circuit habituel. Je reprends ainsi ma voie de montée jusqu’à la fourche 1030, et là je dédaigne sans regret le sentier qui plonge vers mon "mur". Je reprends à gauche le petit chemin cool qui me tend chaque fois les bras à la descente, non sans avoir renforcé mon cairn qui s’était quelque peu écroulé ici.
Et c’est à nouveau avec le même plaisir que je retrouve ici ma variante de descente préférée. Ma principale préoccupation sera de renforcer certains cairns et d’en rajouter quelques autres à des endroits "stratégiques"… Curieusement je n’ai jamais eu envie de prendre cette voie à la montée, je me demande bien pourquoi !
J’arriverai à la Scie du Bost 1h50 après mon départ de la Jasserie. Là encore, ce n’est pas un exploit – mais je m’en fous, je n’étais pas venu pour ça, mais juste pour me tester et me faire plaisir le cas échéant. Donc essai réussi on va dire. Voilà qui suffit à mon bonheur du jour.