Après quatre balades en basse altitude, je me risque à monter plus haut, le léger vent de Sud annoncé et la relative altitude du Morbié à l'abri de la neige me décident à en tenter l'ascension. En arrivant sur le chemin carrossable qui mène au terrain officieux d'atterrissage, un groupe de traileurs m'oblige à rouler au pas, ce qui me laissera le temps de récupérer une belle branche qui fera office de support à ma flamme. La raison de cette soudaine agitation est rapidement éludée, c'est une course à travers la campagne qui a lieu actuellement.
Je croiserai bien des coureurs sur le bas du parcours, ensuite plus personne si ce n'est un ou deux chiens de chasse qui jappent désespérément après une vague odeur de gibier. Si le début de la balade est complètement déneigé, un épais manteau fait brutalement son apparition à la motié du parcours, là où le sentier traverse le fond du vallon. Heureusement les températures négatives à toutes altitudes auront durcie la neige qui, par ailleurs, est bien accrocheuse rendant futiles mes petits crampons spécial marche.
Au col de la sciaz, pas un brin de vent, pas plus que de skieur qui descendrait la piste du Morbié, pourtant la piste est bien damée, c'est le mystère de cette station qui n'est jamais ouverte. Au sommet le vent est pratiquement nul ou mauvais quand il y a un souffle d'air. Qu'à cela ne tienne, l'aire d'envol est suffisamment grand pour une longue course avant la pente. Une fois raté le premier décollage, le doute m'a saisi... la petite brise de cul empêcherait t'elle une prise en charge de la voile ?
Probablement puisqu'il m'a fallu ré-étaler la voile quatre fois avant de pouvoir enfin décoller dans une course qui m'a sembler durer une éternité. J'ai cru un moment ne pas pouvoir rejoindre le bas par la voie des airs.
Pourtant une fois en l'air, j'ai pu doublement goûter la joie d'avoir pu décoller, éviter la marche fastidieuse d'une part, et profiter une fois encore du plaisir de voler comme un oiseau dans cet air frais et totalement inerte. Voila une bien belle balade, même si le voile de haute altitude aura été fatal aux petites thermiques de janvier, l'essentiel étant bien entendu de participer.