Sortie : Balade aurifère et vol onirique 

Cette nuit j'ai fait un rêve que je n'espère pas prémonitoire, en effet il était question de parapente et je me prenais une belle fermeture ! 

N'étant pas superstitieux, nous partons ce matin avec nos ailes de chiffon pour le seul endroit dépourvu de nuages, le massif de l'Oisans. Le bulletin météo ne nous donne pas d'autre alternative. Effectivement, c'est le grand bleu au-dessus de Bourg d'Oisans, alors en avant pour monter par le chemin menant à la Croix de la Côte, au-dessus de Villard-Notre-Dame. En marchant, nous passons devant les anciennes mines d'or, la présence de ce métal précieux dans le sous-sol de la montagne me plonge toujours dans l'expectative, il fallait vraiment y croire pour s'échiner ainsi à creuser en quête de quelques minuscules pépites de ce gisement aurifère. Pour changer la balade, nous empruntons un autre sentier, poussés par le beau travail de l'employé communal assujetti à l'entretien des chemins. 

Là-haut souffle une brise parfaite, néanmoins un voile de cirrus occulte maintenant le soleil, mais ne boudons pas notre plaisir, le paysage est somptueux, impossible de se lasser d'un tel spectacle. Et cerise sur le gâteau, bientôt nous pénétrerons directement dans ce splendide décor sous nos voiles multicolores. Alors il ne reste plus qu'à déplier les parapentes, enfiler nos sellettes et humer l'air à pleines narines. On remerciera au passage les bovins d'avoir brouté si finement la prairie qui fait office de piste de décollage. Ce qu'il y a de bien avec cette balade, c'est la quasi certitude de ne jamais croiser personne, la solitude est un élément prépondérant dans le succès total de nos entreprises montagnardes. 

Le vol est absolument délicieux, une petite brise ascendante nous permet de rester un moment au niveau du charmant hameau accroché aux flancs de la montagne aurifère avant de descendre lentement au fond de la verte vallée de la Romanche et du Vénéon, dont les eaux claires ou laiteuses se mélangent non loin de notre atterrissage. 

N'ayant plus rien dans le frigo en ce jour de week-end de l'Assomption, nous n'avons pas d'autre solution que de passer à l'Intermarché du coin évidemment pris d'assaut par les bataves en vacances. Heureusement Hélène trouve la seule caisse où il n'y a pas 15 chariots remplis de bouffe en attente de paiement. Le pique-nique en sac, nous filons aussi sec au lac du Buclet qui nous faisait de l’œil alors que nous le survolions tout à l'heure. Petite déception, il est beaucoup plus beau vu du parapente que depuis ses rives couvertes d'une végétation agressive et peuplée de moustiques féroces. Néanmoins je trouverai la faille qui me permettra de valider la sortie par une baignade plus que rafraîchissante puisque l'eau ne dépasse pas 19 ° ! 

Si nous n'avons pas trouvé de pépite, je me félicite de ne pas m'être ramassé la gueule comme dans mon rêve cette nuit !