Je ne sais pas si j'aurais fait cette sortie (que Véro avait repérée) si Marc ne l'avait pas rentrée sur la base parapente... Maintenant que c'est clairement renseigné c'est toujours plus facile, on sait que ça décolle, on sait qu'il y a un atterrissage, c'est tout de suite plus simple !
Puisque nous sommes à l'attéro large et plat en contrebas, pourquoi ne pas partir d'ici ? En plus le propriétaire des lieux est un homme charmant qui nous explique les secrets de sa montagne. Nous voilà donc lancé sur les rails, ses explications sont les bienvenues car bon nombre de sentiers ne sont pas sur la carte, nous finissons par rejoindre la piste principale du col de Sciaz après quelques sentiers locaux et une dernière centaine de mètres en terrain à sangliers.
Ensuite c'est une longue traversée en sous bois un tantinet monotone. Mais le bon coté des choses c'est que nous ne connaissons pas, et ça c'est un luxe qui est appréciable. Il s'agit de suivre la bonne piste, découvrir un nouveau vallon, apprécier les distances, imaginer la logique du sentier, voilà qui est plaisant et donne à ces nouvelles sorties une saveur incomparable.
Au col de la Siaz, bonne nouvelle, une fraiche petite brise nous pousse gentiment vers le sommet, elle sera parfaitement orientée jusqu'au sommet, et il a fallu résister aux appels des sirènes nous incitant à déplier le matos pour décoller directement sur la piste face à cette brise sympathique.
Mais notre pugnacité aura été payante puisque nous profitons au sommet de la vue sur les Bauges qui s'offre dans son intégralité vers le nord depuis la Galoppaz jusqu'à l'Arclusaz. C'est une belle brochette de sommets dont certains, juste saupoudrés de sucre, offre une perspective digne des géants asiatiques. Le ciel est d'un bleu profond laissant entrevoir l'infini qui nous surplombe, la brise purement thermique est un appel au décollage. Aussi ne tardons nous pas à nous préparer.
Alors que nous sommes bientôt prêt, un petit voile de cirrus envahi rapidement le ciel...
ce qui aurait pu être des conditions homériques s'est transformé en de bien maigres ascendances difficiles, voir impossibles, à enrouler.... Hors de question de repasser sur le sommet, nous volons donc en nous appuyant sur le versant ensoleillé, sans pouvoir durablement tenir, peu importe on ne connait pas les lieux, je me promène un peu devant une magnifique grange perdue dans la montagne avant de plonger dans la grisaille encore froide de la vallée. Nous retrouvons notre attéro repéré ce matin et atterrissons face à la vallée bruyante des vacanciers qui migrent en masse vers les grandes stations.
Une fois au sol, il faut bien reconnaître que nous avons mis du temps à plier nos voiles, tellement l'ambiance était agréable dans ce petit paradou isolé entre plaine et montagne. L'Arclusaz est le maitre des lieux, imposante falaise cernée de prairies et plus bas une brume diaphane et persistante nous cache les vignes encore nues. Magie des lieux inconnus, il nous est difficile de quitter ce coin si tranquille.... une bien belle sortie sur les traces de Marc !