Murs paravalanche du Col de Montjoie, vus depuis le Rocher de Sarvatan
Et bien voilà : ce petit mur discret sert à créer un tout petit champ de culture !
Ce qui est fort, et que la photo ne rend pas bien du tout, c'est l'endroit franchement incongru pour ce champ : au sommet d'une butte !
Ce lieu est encore dans le Diois.
Il s'agit d'une petite combe affluente du ruisseau des Gâts : la combe Naye. Après avoir traversé la torrent des Gâts au "Tournant de Vachênes", on remonte pendant une demi-heure le joli sentier de cette combe. Dans un de ses virages, le sentier arrive à une trouée de la forêt : il y a là un promontoire qui montre la butte, coincée dans le confluent de 2 rus. Cette butte est exiguë, et aujourd'hui complètement encombrée de végétation. A priori rien ne pouvait laisser penser à exploiter un bout de surface ici. Et pourtant...
Nos Ancien savaient y faire pour "gagner" quelques kilos de grains supplémentaire, quand il n'y a pas d'autre solution à trouver, ici.
Ce bout de champ monopolise l'attention, et l'on ne finit par ne plus voir que lui...
Minuscule, il ne doit pas faire mieux que 10 mètres de long et 3 ou 4 mètres de large. Il est presque plat. Il est en plein soleil.
L'accès au champ se fait sans difficulté, par la droite sur la photo (même si, sur le terrain cela ne paraît pas forcement évident).
Tiens....???
Mais à quoi donc peut bien servir ce petit mur discret ??
Il fait à peine un mètre de haut et guère plus que quatre mètres de long.
Bizarre, bizarre...
.
Ce mur me plait particulièrement, à cause de la perfection du rangement de ses pierres. De tels ajustements, si précis et réguliers, tout en étant ondoyants et donc vivants, me semblent une pure merveille.
Comment faut-il faire pour arriver à bâtir un tel exemplaire de mur ???
Faut-il essayer plusieurs fois, prendre et reprendre chaque pierre, afin d'obtenir exactement le résultat escompté ??
Ou bien au contraire, un œil exercé et une main rodée peuvent-ils façonner cette oeuvre au premier coup...??
Je ne sais pas.
En fait je n'ai jamais essayé de le faire, probablement de peur de me faire retoquer à l'examen...
Si vous voulez voir ce mur, il se trouve dans les gorges des Gâts, au plus profond du Diois. Le long de la route goudronnée qui parcours ces gorges, il soutient le talus sur lequel commence la piste forestière qui monte au Reychas. Cette piste forestière a été construite à la fin du XIXème siècle.
Le mur de la photo aurait-il ainsi environ 120 ans, ou a t-il été repris ultérieurement lors de la construction de la route goudronnée ??
Toujours est-il que, si vous voulez en voir qui ont sûrement dépassé le siècle, alors montez au premier lacet de la piste, ou au lacet suivant, ou au troisième, et là vous les verrez. Il faut seulement se pencher un peu vers le bas.
C'est promis : la prochaine fois que je vais là-bas, je ramène une photo du mur sous l'épingle à cheveux !
.
Voici un petit mur de pierres qui servait à soutenir une charbonnière. Il est fabriqué de façon assez grossière, avec des blocs non retaillés et empilés simplement. Celui-là a tenu jusqu'à aujourd'hui, mais nombreux sont ses équivalents qui se sont affaissés à cause de ce manque d'application.
Le bloc, environ 1 mètre de long x 0.8 mètre de large x 25 centimètres d'épaisseur, se trouvait posé sur champ, et maintenu par 5 arbres différents dans cette position : 2 par devant et 3 par derrière. Il était assez incongru de voir une telle disposition, et en tout cas pour ma part c'était la première fois. C'est en y regardant de plus prés que j'ai réalisé ce qu'il y avait là d'exceptionnel : le bloc, certainement plus de 100 kg, était soulevé du sol d'une vingtaine de centimètres ! Au début, je ne comprenais pas comment ce gros rocher avait pu arriver jusqu'entre ces arbres et se loger ainsi, perpendiculairement à la pente, au milieu de ces troncs sans les avoir broyés...??? Ce n'est que petit à petit que je compris qu'en fait ce n'était pas le rocher qui était arrivé en second au milieu de ces arbres, mais que c'était l'inverse : les arbres avaient poussé en second, une fois le rocher stoppé, en fin de course, contre les 2 gros anciens. Et que c'étaient les jeunes arbres, rejets de la souche initiale, qui avaient grandi en soulevant ce rocher... La force lente de ces rejets, aujourd'hui gros de 25 centimètres de diamètre, était arrivé, après peut-être une trentaine d'années, à faire décoller du sol le quintal de calcaire !
C'est en tout cas ce que j'ai imaginé comme étant la réponse à ce phénomène bien surprenant.
Et cette idée m'a beaucoup plu car, si elle est vraie, elle met alors en avant des mouvements, dans la nature, qui ont des vitesses indétectables...
Vous la trouverez sur le premier éperon que franchit le sentier, au col 707 mètres d'altitude.