Sortie : Retour aux affaires !!!!

De retour dans les Alpes après une parenthèse pyrénéene, la météo ne nous laisse pas le temps de nous reposer. Les prévisions sont tellement alléchantes pour le parapente qu'il ne saurait être question de skier. Le Chauvet, belvédère unique sur le massif du Dévoluy, sera notre objectif du jour. Décollage fastoche, atterrissage immense, il n'a que des atouts si l'on excepte la fâcheuse tendance à l'établissement d'un vent de vallée furieux dès la mi-journée, il va falloir être matinal. C'est à 8 heures que nous commençons la marche pour abattre les 1000 mètres de dénivelé qui nous séparent du sommet.

Heureusement le petit sentier sous les pins noueux est parfaitement tracé. Sans nous en rendre compte, nous sommes bientôt à la lisière haute de la forêt, il ne reste plus qu'à parcourir la longue prairie entourée d'une kirielle de sommets enneigés tous plus beaux les uns que les autres. Là-haut les conditions sont parfaites. Un petit vent de face entretient une fraîcheur revigorante, nous maintiendrons les ailes au sol avec des boules de neige régulièrement disposées sur le bord de fuite. Quand tout est prêt, nous sautons tous les deux dans nos sellettes respectives et en avant pour s'envoyer en l'air ! 

Voler face à l'Obiou, ce sphinx de calcaire dressé, impérial au dessus de la profonde vallée du Drac, est une expérience jouissive ! On peut comprendre pourquoi Bonaparte est passé par là, il y a de quoi prendre le melon ! De notre côté, nous nous sommes posés très humblement tout près du petit village de Quet en Beaumont dont la sérénité tranche avec le tumulte de la route Napoléon qui ne passe pourtant pas très loin. Le vent de vallée, comme l'atteste les deux énormes éoliennes inertes sur le plateau, n'est encore qu'une petite brise agréable, nous nous posons presque en même temps. Il est l'heure de dévorer la salade de lentilles, mais également la tourte matheysine que nous avons achetée ce matin. Les traditionnels murçons, nous les réservons pour ce soir !