Le commentaire de Yougs sur la sortie de la Tête des Ombres a fait ressurgir ce vieux projet de la Rampe des Ailes au Faraut . Son topo consulté, plus le topo initial de Pascal Sombardier et je me dis qu'il faut profiter de la météo et de la forme du moment : va, pour le tour des Jumeaux que je n'ai encore jamais gravi .
Départ depuis le parking, 1160 m au dessus de Pouillardencq
6H30 ; départ en même temps que les chasseurs qui font l'ouverture : espérons que les chamois ne se sont pas donné rendez vous dans la Rampe des Ailes ! Des chasseurs , en fait , je n'en revérais aucun de la journée : le rdv des chamois était de l'autre coté , en versant ouest .
Parti sans eau, pour alléger le sac , je commencais à m'inquiéter , bien que Pascal dans ' Vertige d'en Haut ' , en annonce avant la rampe . Inquiétude vaine, bien sùr ,car de l'eau, il y en avait à profusion, comme promi . Mea culpa .
En route pour la rampe qui doit permettre de monter tout là haut , à gauche des Jumeaux qui dominent de plus de 750 m le pierrier qu'il faut remonter juste au dessus du gros bloc qui marque la fin du sentier.
Arrivé sous les barres , par manque d'observation , j'en étais à me demander comment monter sur la crête qui rejoint la falaise au sud , lorsque la rampe s'est dévoilée là toute proche . Pratiquement invisible de face , pour qui ne la connait pas , cette rampe est pourtant bien là , somme toute très correcte dans la catégorie ' rando du vertige ' . Très belle avec ses deux grandes baumes , que l'on évite par la droite , elle permet de prendre pied dans le cirque qui conduit à la brêche de la Chabournasse . Le haut du cirque se fait de droite à gauche, par des gradins assez raides qui permettent d'accéder au fond du ravin, qui vérouille tout le système . Beau coup d'oeil sur les pentes que l'on vient de gravir , grande ambiance , grand Devoluy !
Il faut maintenant se glisser dans le ravin , jusqu'à venir buter , tout au fond , sur le seul vrai problème de cette rampe : quelques mètres , seulement, pour passer à l'étage du dessus . Quelques mètres , seulement , coté 3c par P. Sombardier , mais je ne kif pas beaucoup ce genre de passage . Pas de trace du piton et de la sangle espérés ! Finalement, après pas mal de tâtonnements , le piolet me fournira la prise de main qui me manquait pour oser me lancer . Au dessus, c'est tout bon et la brèche est vite atteinte . Bonheur intense ,après la face que l'on vient de gravir avec difficultés , de contempler ce massif envoûtant de Bure à la vire du Pierroux
Il est encore tôt et je décide de pousser jusqu'au Faraut 2493 m pour la pose casse croûte /sieste . Après une courte descente de gauche à droite le cairn sur la crête est bien utile, pour repérer la descente dans le cirque qui donne accès à la vire qui part au nord et permet de rejoindre l'épaule nord du sommet 2493 . Sur la crête, le coup d'oeil sur la brèche de Faraut est impressionant . Reste à gravir le sommet par un magnifique escalier dévoluard qui débouche lui même sur un petit couloir qui sort au sommet .
Casse croûte donc et il faut songer à reprendre la boucle : la voiture est encore loin ;
Il faut rejoindre , par la crête au sud , le couloir entre les deux Farauts , puis retourner en direction de la Chabournasse . De là , descendre au mieux , sans traverser le ravin ,jusqu'à environ 1700 m . Il est alors temps de traverser sur la droite, jusqu'à contourner un rocher typique Dévoluy , genre pile d'assiettes . Ne pas monter trop tôt après , mais continuer en traversé, pour enfin voir la ligne de falaise qui va nous accompagner jusqu'à la brèche de Faraud . Cette remontée est magnifique et on oublie la fatigue . Plusieurs grande baumes sont nichées dans des rochers de couleur rouge et méritent bien la photo . La brèche de Faraud atteinte, et c'est encore une bonne surprise : elle est très confortable, avec une herbe profonde et doit offrir une aire de bivouac 3 étoiles ( pour 4 il faut de l'eau ) .
La descente se fera sans problème, mais il faut tout de même avoir une certaine dose d'instinct pour trouver les bons passages . Personellement, je suis descendu directement par le couloir/escalier droit sous la brèche . Une petite vire à chamois sur la droite permet de prendre pied dans des pentes herbeuses qui descendent jusqu'au pierrier . Traverser longuement à droite, jusqu'à retrouver le gros rocher, au bout du sentier que l'on a laissé à la montée .
Rando très longue et très engagée, mais qui est vraiment très belle et , somme toute, magique , tant les passages empruntés semblent improbables vu de loin . Et pourtant ça passe .....