Voilà, c'est la dernière zone à franchir. La trace des bouquetins est toujours présente, sous les pieds. elle ne nous aura pas fait défaut depuis le début.
Et derrière l'éperon, à dix mètres, c'est le sentier du pas de Serre-Brion qui nous attend.
Le brouillard se déchire et, l'espace de quelques minutes, nous laisse voir où nous nous trouvons. Enfin un vrai panorama !
Y a pas à dire: ça a de la gueule !
La courte traversée se fait en mettant les pieds sur le gris clair et les mains dans le jaune au-dessus. C'est le gris clair qui est solide, donc tout baigne. Pour les mains, on caresse, seulement.
Et comme le rocher n'est pas vertical à cet endroit, on n'a (presque) pas besoin des mains, finalement.
Cathy s'engage dans le passage.
Dessous, ce sont peut-être 200 mètres de falaise ???
Qu'importe, la trace est là, et Rafaël nous a rassurés : tout va bien !
Dans la partie horizontale, sous la partie sud du sommet, nous nous croyons en balade dans un pré.
Plus aucune pression, rien que du plaisir !
Le brouillard ne nous aura pas lâchés.
Quel dommage que ne pas pouvoir fixer, dans les pixels, ce moment et ce lieu qui, en plein jour, doivent être exceptionnels...
Cathy et Rafaël sont au deuxième relais de cette somptueuse traversée. Pour ma part, je viens de quitter le premier relais et découvre cette enfilade, qui m'était cachée jusque là. C'est magnifique !
Cette partie de la vire ne pouvait pas se voir depuis le bas, simplement s'imaginer.
J'espérais, presque comme dans un rêve, que le "trottoir" serait là, qu'il existerait bien...
Et maintenant je le vois !
Il est là !
Je marche dessus.
Bonheur...
Voilà le premier passage où nous nous sommes encordés. Faut dire que, dès que la trace descend, on la trouve moins facile.
Et puis quand même, elle s'est "vachement" rétrécie dans le fond du creux.
On n'y voit goutte.
Pourtant, quand on regarde le profil de l'éperon de droite, à l'arrière plan, on comprend sans problème que "aérien" ne doit pas être un vain mot, ici...
Lentement, nous montons en altitude, au long de cette magnifique rampe.
Superbe rocher à droite;
herbe moelleuse dessous;
et vide qui se creuse à gauche...
Rafaël est tellement content qu'il est parti devant, comme aspiré, et nous ne le voyons déjà plus...
Pauvres de nous !
Voilà l'entame de cette vire.
Aussi incroyable que cela puisse paraître, elle est bien continue, et il n'y aura pas à craindre d'interruption : c'est génial !
Et puis, que dire de cette belle herbe épaisse sur laquelle nous marchons, sauf qu'en plus il y a toutes les marches voulues pour avancer en toute quiétude...