Le replat du Sauzet depuis Saint Hilaire du Touvet

Deux options au menu du jour :
- Belles éclaircies et fort vent au Sud
- Mauvais temps et brises insignifiantes au nord....

A bien y regarder, aucune ne me convient, il va falloir composer, en prenant par exemple une balade se situant géographiquement entre les deux, en espérant que je n'y trouve pas et le mauvais temps et le fort vent...

En arrivant à Lumbin, il passe à la radio une musique qui me remplit d'optimisme, The Lark ascending... de Ralf Vaughan Williams C'est beau et encourageant, l’ascension de l'alouette, tout un programme ! Les pluies incessantes de ces derniers jours n'ont pas réussi à rendre le chemin désagréable, il n'est même pas trop glissant. Une petite pensée au petit pont sur lequel je m’étais bêtement foulé la cheville il y a presque un an... La haute marche descendante est abordée excessivement prudemment, comme un petit vieux. Plus haut il me semble que j'ai croisé Sandrine, la copine de Véro, mais je n'en suis pas sur.

Sur le plateau l'atmosphère est encore calme, cependant deux voiles en l'air progressent avec difficulté vers le nord. Le vent météo est bien là. Compte tenu de mes sensations au sol plutôt positives, il faut poursuivre vers le haut. Je vais d’abord saluer Thibaud, nouveau venu dans notre monde depuis quinze jours, et repars en direction du vieux sanatorium désaffecté. Finalement comme le sentier canalise toutes les eaux, il est préférable de s'en détourner pour monter à travers les pistes de skis. J'atteindrai le sommet des pistes par une succession répétitive de lacets sur toute la largeur de la piste.

Au replat du Sauzet, l'air est encore calme quoi qu'un indice m'encourage à aller un peu plus haut vérifier si le site n'est pas piègeux, en effet la cime des grands sapins laisse échapper par moments la complainte du vent du nord. Effectivement, la brise est bien plus sensible du coté au vent du relief. Le décollage se fera donc dans l'environnement certes plus ventilé de la grande combe, mais autrement plus sain que le décollage classique. Départ du vol sur place et prise de gain immédiat dans cette onde brossée au dessus de la crête qui descend derrière moi. L'espace se dégage tout autour, mais ce puissant courant appelle à la prudence une nouvelle fois. Quand la masse d'air est en mouvement, il convient d'analyser vite et bien où il est souhaitable de voler. J'en arrive rapidement à la conclusion que le meilleur endroit où se trouver dans des conditions pareils, c'est au sol. Je m'autorise un tour dans le dynamique au dessus des pistes avant de partir franchement en crabe au dessus de Saint Hilaire.

Le reste du vol ? Une longue glissade face à un vent de plus en plus fort qui dépasse les 30 km/h par moments. Les mouvements sont amples et sans à-coups ce qui n'est pas désagréable. Il y a peu d'ailes en l'air, seuls quelques jeunes intrépides en profitent pour envoyer ici et là des figures de haute voltige. Les arbres au sol sont secoués comme des pruniers - bien que ce soient des chênes - la biroute de l’atterrissage est quasiment horizontale. Mais finalement tout se passe bien. Au sol, comme plein de monde s'entrainent au gonflage, je me fonds dans la masse et exécute quelques montées de voile mais je ne tarde pas à renoncer compte tenu des sauts involontaires que les rafales nous imposent.... pas envie de me remettre la cheville en travaux !

Au retour je me gave de musique avec cet album magnifique de musiques minimalistes des Sœurs Labèque. Et notamment de cette interprétation sublime de vimeo.com/58992685 écrit à l'origine par Radiohead (on y trouva aussi du Part, Cage, Nyman et autre Glass, que du bonheur cette musique là).