Voila deux jours que je n'ai rien fait malgré un temps toujours beau, ce matin donc l'objectif n'est pas clairement établi, seulement Félix tarde à se lever ce qui m'oblige à le conduire à son école, ce qui m'oblige, par la force des choses à opter pour un sommet au dessus de la Clu de Voreppe. Le plateau du Sornin me semble tout indiqué, d'autant plus qu'un monstrueux bouchon vers Grenoble m'ôte toute velléité de traverser la ville pour me rendre ailleurs. Pas d'autoroute donc mais plutôt le barrage à traverser, en plus cela me laisse l'opportunité de planter une flamme au bord du grand champ où une forte brise descend déjà du sud. A n'en pas douter, elle sera moins forte en fin de matinée. Après avoir laissé une flamme sur le talus qui sépare le champ de la route, la voiture est stationnée au rond-point de la cascade de Sassenage. L'une des premières voitures qui passe me prend en stop, c'est une vieille mégane à la coupe si réussie qui me prend en charge, c'est un sportif de haut niveau qui va s'entraîner au ski de fond sur le plateau de Gève, je ne sais pas sûr qu'elle neige d'ailleurs.
Bref il me laisse en pleine nature en dessus de la ferme cradingue et remplie de clébards vociférants. Le soleil, jusqu,a maintenant discret, illumine franchement les prairies et c'est tant mieux. Les chiens se sont mis à japper du moment qu'une branche à craquer sous mes pas, il n'en fallait pas plus pour que la cacophonie commence. Le vieux paysan est finalement sorti de son étable pour savoir quel était cet importun qui excitait ses fidèles toutous. Après un bref salut il disparaît à de vagues besognes, en attendant ce Sentier reste superbe, l serpente dans des paysages bucoliques entre bois et vastes prairies. J'ai bien fait de ne pas passer par engins, c'est bien plus joli par là. Bientot le hameau des Fournels est dépassé, il fait poursuivre sur ce vien chemin empierré couvert de feuilles mortes. Les soleil filtre à travers les branches nues, la neige a disparue, il ne reste que quelques plaques autour du hameau du Sornin. L'air est calme, le ciel uniformément bleu et les prairies toujours aussi splendides, elles sont agrémentées ici et là de quelques buissons de genévriers ou d'un hêtre noueux isolé. Encore une fois la magie du sommet opére. Pourtant on ne peut pas dire que ce soit un beau sommet. Pourtant quel bonheur de errer là-haut sur ce plateau suspendu au dessus de la ville. Au loin les grands Sommet s'embrassent sous les éclats chauds d'une lumière que seul peut offrir un soleil de décembre.
En haut une grande sérénité règne en maître, la brise est parfaitement orientée, douce en force et en température, le départ s'annonce aisé. Un petit coup de fil aux milouse avant de s'élancer dans l'air limpide et en avant. Le vol sera calme. Les trois drapeaux de l'usine Air Liquide me renseignent sur la brise de vallée, elle est molle, ce qui me fait changer mon fusil d'épaule, pas besoin d'aller chercher le grand terrain repéré ce matin, autant atterrir près de chez les Milouse, d'autant plus que la sonnerie de mon téléphone à retenti, preuve que la Miloute a bien reçu mon message, ils scrutent déjà le ciel à la recherche de la voile aux couleurs teutonnes. Après un passage à faible altitude au dessus de leur maison, j’atterris juste à côté du hameau du château. La Miloute accours avec sa voiture pour me ramener à la maison et partager une bonne bière avec le bon Milou.