Le ciel, en commençant la marche ce matin, n'était pas aussi plaisant que ce qu'annoncait le bulletin météo, avec de nombreux nuages à tous les étages. En arrivant au sommet après plus de deux heures de marche, c'est encore pire que prévu, le vent de nord et une mer de nuages compacte traîne en contrebas du belvédère splendide du Conex où je me trouve maintenant. C'est dur le vol rando, surtout quand tu viens de suer sang pour tenter de parvenir rapidement au sommet avant que tout ne se bouche...
Du coup je ne suis plus pressé, impossible de décoller dans ces conditions. Je vais donc bouffer tranquillement une barre de céréales, prendre quelques photos… et redescendre à pinces en étant terriblement frustré. Il faut toutefois reconnaître que ce point culminant entre Vercors et Oisans est un poste d'observation incroyable. Alors que je me régale du paysage et de ma friandise ultra calorique, une petite amélioration se dessine dans le panorama, la mer de nuages semble se fragmenter sous mes pieds ! Branle-bas de combat, il faut trouver une solution au problème épineux du vent arrière. En effet, s'il est possible de décoller au Nord, la destination, qui effectivement se dégage, est exactement à l'opposé, c'est à dire plein sud. Le monde est mal fait !
J'ourdis alors un plan machiavélique, il s'agit de déplier la voile sur une petite proéminence sous le vent, et de contourner le sommet en passant par derrière. Sans plus tarder je me prépare à l'envol puisque la brise là-haut n'est pas des plus vicieuses. Mon plan se déroule à merveille sauf qu'une fois en l'air et au détour de la crête, apparait tout un tas de nuages imprévus, il serait fâcheux de ne plus avoir de visibilité pour atterrir. Le suspense sera heureusement de courte durée puisque au bout de quelques minutes à voler vers le sud, apparait le village de Monteynard entouré de champs accueillants, je m'y précipite sans plus tarder.
Voilà une bonne chose de faite, le retour par les airs est une satisfaction qui dépasse largement le cadre de la sortie. Je flotte dans un état de béatitude pour plusieurs heures probablement. Allez, à la prochaine !
